JEUNESSE NOMADE est un projet de la Fédération des Maisons de Jeunes (FMJ ASBL) qui a pour objectif l’accessibilité des Maisons de Jeunes aux Mineurs Non Accompagnés (MENAS) résidant en centres d’accueil.
Depuis plus de soixante ans, les Maisons de Jeunes accueillent parmi leurs publics de façon spontanée, non sans difficultés, les jeunes issus des vagues d’immigrations successives qui se sont installés dans les quartiers, dans les communes, au fur et à mesure des catastrophes, des crises économiques, des dictatures, des guerres à travers le monde. Chaque vague a entraîné, pour les équipes d’animation, un travail d’ajustement, d’écoute, de réflexion sur les bases du vivre-ensemble et de dialogue interculturel entre les publics autochtones et les publics primo-arrivants. Si l’accueil de ces publics issus de parcours migratoires était surtout mené dans les MJ urbaines, la création depuis les années 90 de centres d’accueil pour demandeurs d’asile, principalement situés en milieu rural, a porté les MJ rurales à pratiquer les mêmes démarches.
Sous une étiquette « publics primo-arrivants », il existe une multitude de profils, de réalités, de parcours mais également de statuts très différents. Les Maisons de Jeunes accueillent ces jeunes qui poussent les portes des accueils et mettent en place des dispositifs qui permettent aux publics de se rencontrer, de se croiser, de vivre ensemble au sein des MJ.
Cependant, l’évolution récente d’une part du contexte géopolitique mondial, et d’autre part, de la politique d’accueil belge amène une série de questions, de demandes et d’interpellations au sein du réseau de la FMJ. La question des migrations, au sens large, nous occupe particulièrement depuis début 2016.
Nous étions alors plongés dans ce que les médias ont appelé la « crise de l’accueil » des candidats réfugiés. Face aux politiques nationales et européennes de fermeture, aux réactions médiatiques et populaires de rejet, les CJ membres de notre réseau nous interpellaient alors que des familles, des adultes et des jeunes isolés arrivaient au quotidien dans les centres d’accueil disséminés sur le territoire.
Les centres d’accueil sont présents sur notre territoire depuis 1986, date à laquelle le gouvernement belge a décidé de créer des centres pour demandeurs d’asile durant la phase de recevabilité de leur demande. Avant cette date, les demandeurs d’asile vivaient au sein des communes et étaient directement en contact avec la population locale. Depuis 1986, plus de 40 centres ont ouvert, directement par l’Etat (Fédasil) ou via des conventions avec le secteur associatif (Croix-Rouge, Mutualités Socialistes, Caritas), la plupart dans d’anciennes infrastructures militaires ou de loisirs. Si les modalités de la politique d’accueil peuvent évoluer, la volonté politique ne tend pas vers un retour à l’accueil ouvert et une suppression des centres mais plutôt au maintien des centres et, de facto, du cloisonnement du public demandeur d’asile. Le travail à mener avec ce public particulier est donc un enjeu à long terme car les flux migratoires ne sont pas prêts de se tarir et les moyens consacrés à l’intégration de ces jeunes à notre société sont aujourd’hui inexistants.
Il existe en Belgique francophone plus de 300 associations de jeunesse (sans compter les mouvements) qui organisent avec les jeunes au quotidien une multitude d’activités et de projets citoyens ; d’autre part, il y a des centaines de jeunes demandeurs d’asile vivant dans des centres d’accueil qui ne disposent ni des moyens humains, ni des moyens financiers nécessaires pour organiser leurs propres activités alors que les jeunes sont demandeurs de sortir, de rencontrer d’autres jeunes et de mieux appréhender la société d’accueil. Le besoin de travailler ensemble est criant.
Face à cette réalité, nous avons observé de plus près la situation de notre terrain, notre réseau de Centres de Jeunes. Beaucoup de CJ travaillent de longue date avec les centres d’accueil (Fédasil et Croix-Rouge) dont ils sont voisins. De nombreuses actions sont menées, certaines ponctuelles (repas interculturels, fêtes des voisins, match de foot, …), d’autres plus permanentes (le collectif TU M’INTER’EST a développé le projet MJ sans frontières durant plus d’un an pour permettre la rencontre entre les jeunes des MJ et les jeunes accueillis au sein des centres d’accueil de la région, certains CJ travaillent de manière structurée avec un centre d’accueil). A côté de ces partenariats inscrits dans la durée, de nombreuses nouvelles initiatives ont vu le jour depuis 2015.
Dès lors, sur base de ces constats, nous avons:
- Entamé une réflexion large sur la notion d’accueil, chère aux deux secteurs, et à la manière dont le secteur CJ et le secteur de l’accueil des demandeurs d’asile pourraient collaborer de façon structurelle et à terme intégrer le public des jeunes demandeurs d’asile (isolés ou en famille) au sein des Centres de Jeunes afin de leur donner accès à une citoyenneté critique, active et responsable par une prise de conscience et une connaissance des réalités de la société, des attitudes de responsabilité et de participation à la vie sociale, économique et culturelle (extrait Décret CJ).
- Lancé les bases d’une réflexion sur la manière de travailler la question des migrations (économiques, climatiques, politiques, sanitaires, …) qui ne doit pas faire l’objet d’actions isolées mais être traitée en profondeur, de façon transversale, via les différents axes de travail de la fédération. Cette réflexion a abouti à la mise en place du dispositif MÉTIS.
- Initié une action concrète afin d’expérimenter, d’observer, d’analyser et de se confronter à la réalité afin de tirer des constats pour mieux ouvrir nos centres au public jeune demandeur d’asile au départ de pratiques de terrain. C’est pour cela que nous avons initié le projet «Jeunesse Nomade» avec 5 Maisons de Jeunes pilotes et 3 centres d’accueil.
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2017
Le projet a débouché sur une création artistique collective, fruit poétique d’une rencontre inattendue entre des jeunes de MJ et des jeunes MENAS. Cette Jeunesse Nomade a fait naître un spectacle magique, bouleversant et spontané qui mélange théâtre, danse, musique et vidéo. La création raconte les itinéraires et questionnements des jeunes sur le façonnement de notre société cosmopolite et sur le sens du mot « accueil ».
Le spectacle (disponible sur notre chaîne Youtube) a ensuite tourné dans toute la Fédération Wallonie-Bruxelles durant la saison 2017-2018.
2018
Suite à cette expérience, les jeunes ont souhaité poursuivre leur projet en portant leurs messages en dehors des salles de spectacle et en ouvrant leur collectif à d’autres jeunes: un échange de jeunes international a eu lieu durant l’été 2018 et réunissait le groupe Jeunesse Nomade, de nouveaux jeunes vivant en Belgique, des jeunes tunisiens et des jeunes français: ★JEUNESSE NOMADE AND FRIENDS★.
À nouveau, ils ont travaillé sur une création collective qu’ils ont présentée à un public lors d’un mini festival à Rochefort les 3 et 4 août 2018. Soutenu par des artistes engagés: le groupe Kaméléon, Joy Slam Poésie, Sélim Boudrâa et Ambiance Néfaste, le mini-festival a également permis la rencontre artistique et le débat via la projection de nombreux documentaires dont le film «Je n’aime plus la mer» d’Idriss Gabel.
Le projet a donc évolué et a permis de renforcer la prise de parole des jeunes sur une question de société majeure, au cœur du débat politique actuel, via leurs créations artistiques. Le projet tend vers un ancrage sociétal via les collaborations avec d’autres acteurs culturels (artistes parrains), associatifs ou encore liés au secteur de la jeunesse et permet la création d’un réseau de partenaires actifs autour d’un même enjeu. Le projet a un effet démultiplicateur puisqu’il permet, au fur et à mesure, de toucher de nouveaux publics, d’élargir le débat à d’autres jeunes, d’autres partenaires (associations), d’autres citoyens mais également de toucher et échanger avec la communauté locale ou encore les autorités communales (à Rochefort et dans les communes des MJ partenaires).
REPORTAGE « MA TÉLÉ »
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Ils parlent de nous :
19/06/2017 – L’Avenir Jeunesse Nomade – Se rencontrer et mieux vivre ensemble
07/08/2017 – L’Avenir Un bout d’Esperanzah! à Han-sur-Lesse
03/08/2017 – MATELE Des mineurs non accompagnés, demandeurs d’asile, préparent un spectacle pour Espéranzah
25/08/2017 – Journal Des Enfants Bonne nouvelle – Jeunesse Nomade
25/09/2017 – RTBF Auvio JVSMR Le Replay
06/10/2017 – What’s Up! 1.01 Jeunesse Nomade
09/12/2017 – RTC Télé Liège Jeunesse nomade: un spectacle sur les migrants et l’accueil
09/12/2017 – Vivre Ici Les gens d’ici – Jeunesse nomade: un spectacle sur les migrants et l’accueil
23/01/2018 – ACTV Antenne Centre Télévision Braine-le-Comte: Jeunesse nomade, les mineurs demandeurs d’asile prennent la parole
08/02/2018 – Le Soir Charleroi: «Jeunesse nomade», un spectacle inédit pour interroger les migrations
31/01/2018 – RTBF La 1ère La Presque Star: le spectacle « Jeunesse Nomade »
15/02/2018 – FMJ ASBL Swap #3 Jeunesse Nomade: des histoires, leur histoire…
23/02/2018 – RTBF Auvio Avant-Première: Jeunesse Nomade
03/12/2018 – La Presse de Tunisie Jeunesse Nomade – Comment se débarrasser des clichés discriminatoires
28/06/2019 – Guide social Les Maisons et Centres de Jeunes se mobilisent pour les migrants